EDVARD MUNCH ET ANDERS ZORN, entre introspection fantastique et vision audacieuse

CYCLE 1 : L'ÂME DU NORD
Ulrike KASPER, Historienne de l’art
EDVARD MUNCH ET ANDERS ZORN, entre introspection fantastique et vision audacieuse
Les deux maitres de la peinture nordique Edvard Munch et Anders Zorn, l’un norvégien l’autre suédois, ne semblent pas seulement partager la même époque, cette fin du XIXe siècle marquée par la frénésie du progrès et la modernité. Au moment où l’impressionnisme se trouve à son apogée, les deux artistes dépeignent, chacun à leur manière, la femme incroyablement moderne, libre et indépendante pour l’un, sombre et menaçante pour l’autre. Le Cri et L’Enfant malade ont fait de Munch le peintre du mystère et du désespoir, toujours au guet de la maladie, la folie et la mort. Tandis que Zorn est d’avantage connu comme le peintre voyageur optimiste au regard microscopique, à qui rien ne semble échapper. Pourtant, sous l’apparence d’un réalisme photographique se dissimulent des scènes bien plus profondes, cherchant à saisir la femme prisonnière des codes sociaux. Si Munch fascine par son introspection fantastique, Zorn étonne par sa vision réaliste, et malgré ces contraires, les deux artistes ne se complètent-ils pas dans leur regard (psych)analytique scrutant la femme nordique dans son pas vers l’autonomie.
Illustration : Â l’air, Andres Zorn (1888), Suède (Ute)