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ACQUISITIONS RÉCENTES DES MUSÉES DE LA VILLE DE CHAMBÉRY

CHAMBÉRY, MUSÉE DES BEAUX-ARTS

Jean-Baptiste Chatigny (Lyon, 1834-Lyon, 1886)
Jean-Jacques Rousseau endormi dans la grotte des Étroits, 1877Signé et localisé en bas à gauche : J.Chatigny/Lyon

Huile sur toile. H. 0.43 ; L. 0.92
Achat avec l’aide du FRAM Auvergne-Rhône-Alpes Inv. 2021.1.1

Chatigny expose au Salon de 1878 à Paris un tableau intitulé Jeunesse de Jean-Jacques Rousseau, présenté dix ans plus tard dans l’exposition rétrospective du peintre à Lyon sous le titre Jean-Jacques Rousseau dans la grotte des Étroits. Ce mythe lyonnais trouve son origine dans un épisode relaté dans le livre IV des Confessions, où Rousseau se remémore une nuit passée à la belle étoile à la fin de l’été 1731, à Lyon au bord de la Saône. Modello ou ricordo, la version acquise garde le souvenir du grand tableau aujourd’hui non localisé.
La figure du philosophe diverge ici des stéréotypes connus, largement diffusés et souvent fantaisistes. L’artiste rend un hommage sensible à l’esprit rousseauiste un siècle après sa mort. Le format paysage et le cadrage resserré invitent à méditer sur un esprit jeune et serein, nourri de lectures, dans un corps libre de vivre la volupté du sommeil en pleine nature.
Caroline Bongard

CHAMBÉRY, MUSÉE DES BEAUX-ARTS

Giacomo Francesco Cipper dit Il Todeschini (Feldkirch, 1664-Milan, 1736)
Le Petit mangeur de spaghetti, vers 1700

Huile sur toile. H.0.73 ; L. 0.59
Achat avec l’aide du FRAM Auvergne-Rhône-Alpes Inv. 2021.1.2

Né en 1664 en Autriche et attesté à Milan à partir de 1696, Cipper appartient au courant naturaliste lombard qui s’inscrit dans une tradition italienne nourrie d’influences nordiques.
De grande qualité plastique, Le Petit mangeur de spaghetti est particulièrement représentatif de son goût pour les gens du peuple individualisés, pour les scènes populaires et paysannes, les activités quotidiennes comme saisies sur le vif, la comédie et le rire, les espaces en clair-obscur souvent neutres sans décorum.
Au sein des collections du musée des Beaux-Arts, Cipper se place dans la continuité des artistes nordiques du XVIIe siècle, les caravagesques de l’École d’Utrecht ayant travaillé en Italie et développé les scènes de genre comme Gerit Van Honthorst et Matthias Stomer, mais encore Valentin de Boulogne et l’atelier de Georges de la Tour.
Cette œuvre vient rejoindre Le Jeune homme à la pipe du même artiste, acheté en 1983.
Caroline Bongard

CHAMBÉRY, MUSÉE DES BEAUX-ARTS

Benoît Molin (Chambéry, 1810-Chambéry, 1894)
Un Lendemain de rêve, vers 1885

Huile sur toile. H.1,34 ; L. 1
Achat avec l’aide du FRAM Auvergne-Rhône-Alpes Inv. 2020.2.1

Peintre chambérien formé à Paris auprès du baron Gros, Benoît Molin marque la vie culturelle de Chambéry en devenant professeur de peinture et conservateur du musée des Beaux-Arts de 1850 à 1894. Il forme toute une génération de peintres qui marquera la création artistique savoyarde et joue un rôle primordial dans l’enrichissement des collections du musée. C’est grâce à ses relations que le musée reçoit toutes les grandes donations du XIXe siècle, notamment celle du baron Garriod qui constitue aujourd’hui le cœur de la collection.
Son enseignement et sa fonction de conservateur du musée ne l’empêchent pas de produire une œuvre personnelle. Le titre énigmatique de ce tableau renvoie à sa personnalité hermétique et songeuse. Par sa palette aux couleurs chaudes, son camaïeu de brun et sa technique rapidement brossée, cette œuvre présente un état d’inachèvement que l’on retrouve dans les œuvres de la collection comme Le Baiser rendu et L’échelle de Jacob.
Caroline Bongard

CHAMBÉRY, MUSÉE DES BEAUX-ARTS

André Jacques (Paris, 1880-Lovagny, 1960)
Ensemble de 220 œuvres représentant l’œuvre gravé et un ensemble de dessins, aquarelles, esquisses préparatoir
es
Don de la famille de l’artiste
Inv. De 2020.3.1 à 2020.3.156 et de 2020.4.1 à 2020.4.64

Etranger tant à la Savoie qu’au monde rural, André Jacques va pourtant en être l’observateur profond et délicat. Formé à Paris et à Genève, installé à Annecy puis à Chambéry, peintre et graveur, il est célèbre pour avoir saisi la culture alpine au contact des habitants des montagnes pendant plus de cinquante ans. En effet, il parcourt la région et séjourne dans les hautes vallées de Savoie tout en gardant des liens avec les milieux artistiques de Lyon, Genève et Paris.
Sa fascination pour la vie en montagne et les villages d’altitude rapproche sa démarche des premières grandes études ethnographiques du début du XXe siècle conduites par Arnold van Gennep et Eugénie Goldstern. Le recours à l’aquarelle, témoin sensible de ses rencontres, invente une géographie humaine très vivante, riche de traditions ancestrales, qu’il prend soin de graver pour magnifier un territoire en pleine transformation et un monde en voie de disparition.
Caroline Bongard