SUR LE CHEMIN DE L’ABSTRACTION : de « l’heure bleue » au monochrome

CYCLE 1 : L'ÂME DU NORD
Guénola STORK, Historienne de l’art
SUR LE CHEMIN DE L’ABSTRACTION : de « l’heure bleue » au monochrome
Le bleu est une couleur omniprésente dans l’histoire de la peinture : du manteau bleu de la Vierge aux personnages mélancoliques du XIXe siècle, son histoire reflète l’évolution de la société occidentale. Au tournant du XIXe et du XXe siècles, le bleu devient en Scandinavie couleur de la lumière, d’un lieu géographique, d’une saison. Mais surtout il symbolise l’intemporalité, le point de non rupture entre le jour et la nuit, incarnant ainsi l’expression de l’infini. De « l’heure bleue » des tableaux du danois de P.S. Krøyer aux quasi-monochromes du suédois A. Strindberg, le bleu envahit peu à peu la toile, délaissant le motif au profit de la seule puissance de son rayonnement.
Illustration : Soir d’été à Stagen, Emile Gallée (1892) Ny Carlsberg Glyptotek, © Musée de Skagengue